samedi 26 novembre 2011

A toutes les femmes


...
Je voudrais au ciel
une étoile cueillir,
la pendre à un arc en ciel,
et ta beauté fleurir.
toi,l'essence de la passion,
le sens de notre raison,
la perdre ou te louer
Femme, car tu es le charme,
le compliment qui nous désarme,
le complément de l'Eternite ...


Guy Cayemite


A toutes les femmes
Occasion journée internationale
violence contre les femmes...

vendredi 25 novembre 2011

RETROSPECTIVE réalisateur Gilles elie dit cosaque



Quatre films documentaires à l’image travaillée, où ambiance et lumière révèlent des facettes intimes des Antilles Françaises.


*Aux Trois -Ilets en Plein air à 19 h:
Le Vendredi 25 Novembre ZETWAL et LA LISTE DES COURSES.


*A la salle des délibérations de la mairie du François à 19 h :
Des projections en présence du réalisateur.


Le Lundi 28 Novembre MA GRENA ET MOI
Le Mercredi 30 Novembre OUTREMER OUTRE TOMBE
Le Jeudi 1er Décembre ZETWAL
Le Vendredi 2

jeudi 24 novembre 2011

Soirée Noël des Outre-mers

Les Associations Soleil d'Outre-mer et kizzy et les artistes Associés vous invitent à leur Soirée Noël des Outre-mers  le samedi 17 Décembre 2011 à la salle Polyvalente d'Epinay Sous Sénart..............Réservation avant le 14 Décembre Michel au 06 73 12 96 47.... Kizzy: 06 98 80 56 19 www.soleildoutremer.com

GROS SUR MON COEUR

2011, année des Outres Mer, CHLOÉ GLOTIN jeune métisse antillaise a remué ciel et terre pour réaliser un film :  « Gros sur mon Cœur »  à partir d’entretiens réalisés des derniers survivants de cette période. La caserne Mellinet à Nantes ; l’essentiel de ses effectifs furent des Antillais jusqu’à 500 hommes. Que sont-ils devenus ? Nous avons besoin de ces fractions de notre histoire commune  pour donner aux nouvelles générations  les clés de la compréhension du monde.

Le film "GROS SUR MON COEUR" DE CHLOÉ GLOTIN sera projeté en avant première, le DIMANCHE 4 DÉCEMBRE 2011 , au cinématographe À 13H30 -12 RUE DES CARMÉLITES 44000 NANTES la projection sera suivi d’un échange avec l’auteure

Une diffusion sur FR3 ouest aura lieu le mercredi 7 décembre à minuit et sur France O le samedi 10 décembre à 20h35.
Soyons nombreux à la projection

Gros mon coeur                                                                                           

mardi 22 novembre 2011

*** Hommage à la Guadeloupe ***


Lyonel Laurenceau, dans un vibrant hommage, a dédié sa prochaine exposition “Baisers de Papillon” à la Guadeloupe.

Il nous fera aussi la grande joie de sa présence à la Galerie à cette occasion.
La GALERIE MICHELE CAZANOVE aura, un fois encore, le bonheur et lʼhonneur de présenter une entière exposition du Maestro Lyonel Laurenceau, consacrée et dédiée à la Guadeloupe.

Cette exposition, création exclusivement réservée à la GALERIE MICHELE CAZANOVE, est inspirée par notre belle Guadeloupe dont on retrouve la forme du papillon dans ses contours…

Le papillon symbolise la Beauté et la Métamorphose, concept répandu dans de nombreuses cultures. Il est souvent associé à la renaissance et caractérise l'âme débarrassée de son enveloppe charnelle. En mythologie grecque, il est le symbole de l'immortalité. En Asie, on le considère comme le symbole de l'amour éternel et de la joie. Au Japon, il est l'emblème de la femme pour son côté gracieux et sa légèreté. En Chine et au Vietnam, le papillon symbolise une vie longue… Beaucoup dʼéloges pour cette splendeur dont l'existence remonte à plus de 150 millions dʼannées…

Dans cette prochaine exposition de Lyonel Laurenceau, on sʼémerveillera de la palette renouvelée et chatoyante, et de la virtuosité absolue du Maestro…
Le rencontre avec les oeuvres vous en diront plus que tous les éloges…

Anthropologie du Sahel Musulman (Sénégal, Mali, Mauritanie…) : migration, parenté et hiérarchies sociales

 Séminaire du CEAf pour l’année universitaire 2011/2012

Jean Schmitz, CEAf, EHESS-IRD, Olivier Kyburz, Paris X-Nanterre, CNRS-LESC, Ismaël Moya,CEMAf
Les séances du séminaire ont lieu le second et quatrième jeudi du mois de 15h à 17h, salle du Centre d’Études Africaines au 2e étage du 96 Bd Raspail 75006-Paris, du 10 novembre 2011 au 14 juin 2012


Jeudi 24 Novembre
Jean Schmitz : Déni d’islam, « esclavage »et pouvoir local (vallée du Sénégal).

S’il est relativement méconnu que le Sénégal, comme les autres pays sahéliens, soient autant post-slavery que post-colonial (Gregory Mann 2006), c’est en grande partie à cause de l’invisibilité des descendants d’esclaves (GallunkooBe). Étant stigmatisés par la rumeur sur deux registres – le mariage et l’islam –, c’est au niveau politique local que l’exclusion est la plus impitoyable.
Néanmoins c’est à ce niveau que, lors des élections de 2009, les GallunkooBe conquirent le pouvoir dans une ancienne capitale de l’imamat haalpulaar du fleuve Sénégal. Cela n’aurait pas été possible si l’élite de ces derniers n’avait pas été engagée depuis longtemps dans une stratégie de reconnaissance face au déni d’islam dont ils sont victimes. Le combat préalable contre ce stéréotype de « l’ignorance » (de l’islam) (jahîl ar. majjere pul.), n’aurait pu être victorieux – construction d’une mosquée et conquête de l’imamat -– sans le soutien de certains « initiés » (Goffman) maîtres coraniques.
Enfin, en étudiant la conduite de la prière du vendredi dans l’espace des imamats et jihâds de l’Afrique de l’Ouest au XIXe siècle, nous nous demanderons pourquoi cette rémanence est restée inaperçue aussi bien aux yeux des spécialistes de l’esclavage (Orlando Paterson, Claude Meillassoux...) que de ceux de l’islam jusqu’à peu (David Robinson 2004/2010).

Mann Gregory, 2006, Native Sons: West African veterans and France in the twentieth century, Durham NC: Duke University Press
Robinson, David, 2010 Les sociétés musulmanes africaines. Configurations et trajectoires historiques, Paris, Karthala [1re ed Muslim Societies in African History, Cambridge UP 2004 ] Trad. fr. par R. Meunier et G. Knibiehler, bibliog. « francisée » par Jean-Louis Triaud et actualisée par Jean Schmitz.
Schmitz Jean, 2000, « Le souffle de la parenté. Mariage et transmission de la baraka chez les clercs musulmans de la Vallée du Sénégal », L’Homme, 154 : 241-278
 -2006, « Islam et « esclavage » ou l’impossible « négritude » des Africains musulmans »,  numéro spécial « Esclavages : enjeux d’hier à aujourd’hui », Africultures 67, juin-août :  110-115.
(www.africultures.com/php/index.php?nav=article&no=4477)
 -2009 « Islamic Patronage and Republican Emancipation : The Slaves of the Almaami in the Senegal River Valley » in Benedetta Rossi (ed.) Reconfiguring Slavery. West African Trajectories, Liverpool University Press : 85-115.
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Elisabeth Dubois / Secrétariat du Centre d'Etudes Africaines
Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales
96, Boulevard Raspail 75006 - Paris - France
Tél : 01 53 63 56 50
Mèl : stceaf_at_ehess.fr
fax : 01 53 63 56 48

vendredi 18 novembre 2011

L'amour

L'amour des toujours voit rarement le jour, il se désagrège au fil des heures, pour renaître ailleurs, ainsi va la vie, en perpétuelle reconstruction d'émotions.


E-Z

Mon beau sapin - la chanson de Noël



Mon beau sapin, roi des forêts,
Que j'aime ta verdure,
Quand par l'hiver, bois et guérets,
Sont dépouillés de leurs attraits,
Mon beau sapin, roi des forêts,
Tu gardes ta parure,
Toi que Noël planta chez nous,
Au saint anniversaire,
Joli sapin, comme ils sont doux,
Et tes bonbons, et tes joujoux,
Toi que Noël planta chez nous,
Par les mains de ma mère,
Mon beau sapin tes verts sommets,
Et leur fidèle ombrage,
De la foi qui ne ment jamais,
De la constance et de la paix,
Mon beau sapin tes verts sommets,
M'offrent la douce image.


D'après "O Tannenbaum" de Ernst Anschütz (1824)

COLLOQUE : L’écriture Mauvoisienne, pratiques et imaginaires





L’Association des Bibliothèques Publiques de Martinique et la Ville de Schœlcher organisent en Martinique, du 23 avril au 27 avril 2012 un colloque sur l’œuvre de l’écrivain Georges Eleuthère Mauvois.


L’œuvre de Georges E Mauvois est une œuvre majeure de la littérature antillaise en langue créole et en langue française. Cet écrivain à la particularité de proposer à travers ses écrits plusieurs genres littéraires (roman, récit, conte, poésie, théâtre, essai, nouvelle).


Il nous apparaît important d’explorer cette écriture multiple et la dimension caribéenne de cet auteur qui reçut en 2004 le prix Casa de las Americas pour son ouvrage Ovando.


Objectifs


Permettre à l’œuvre de G E Mauvois d’être soumise à une approche scientifique et dans un même temps de rencontrer le plus large public.


Ce colloque est ouvert à toutes personnes, scolaires et universitaires, lecteurs indépendants


Manifestations prévues


-Des ateliers dans les écoles à partir des textes de Georges E. Mauvois.
-Des Conférences par des spécialistes de l’œuvre de G E Mauvois.
-Une exposition numérique : diaporama
-Des prestations théâtrales pour le grand public et les scolaires.
-Des émissions littéraires sur Georges E. Mauvois.




L’ABPM et la Ville de Schœlcher lancent un appel à contributions.


Cet appel à contribution est en direction des universitaires (linguistes, sociologues, professeurs de lettres…) des écrivains, mais aussi des artistes ayant exploré l’œuvre de G E Mauvois.


Les interventions retenues seront présentées lors des conférences qui se tiendront le mercredi 25 avril 2012.


Quelques pistes de réflexion sont d’ores et déjà retenues, cette liste n’est pas exhaustive.


-Influences et naissance de Georges E. Mauvois à l’écriture.
Georges E Mauvois: Une écriture discrète, en apparence simple, pour un message puissant.
Georges E Mauvois: un raconteur d’histoires de la Caraïbe.
Georges Mauvois, témoin d’une époque et observateur des relations entre les classes sociales.
Question du genre: Une multiplicité de genres mais une prépondérance du récit.
Question du style: Les drames de nos vies à la lumière de l’humour.


L’interaction des langues française et Créole dans la syntaxe et le lexique de l’écriture Mauvoisienne.


Les communicants disposeront de 20 minutes pour leur exposé, qui sera suivi d’une discussion de 15 minutes. Il est prévu 10 communications environ. Les langues acceptées sont le français et le créole. Les actes du colloque seront publiés.


Les contributeurs domiciliés hors de Martinique seront pris en charge par les organisateurs.


(Billets d’avion, hébergement, repas, déplacement)


Les propositions sont à envoyer sous forme électronique, accompagnées des coordonnées de l’intervenant (nom, adresse, tél, et qualité). Elles comporteront une présentation de la problématique et un plan succinct.


L’auteur(e) devra préciser si elle/il souhaite présenter son travail en utilisant un outil multimédia. Les contributions sont à adresser dès maintenant, et impérativement avant le 8 décembre 2011 à :


Judes Duranty : judesduranty@orange.fr
Marie Denise Grangenois : mariedenisegrangenois@gmail.com
Anique Sylvestre : asylvestre@voila.fr

jeudi 17 novembre 2011

Se réapproprier Fanon


La publication récente, en perspective de la commémoration de l'anniversaire de la mort de Frantz Fanon, par les éditions « Le Teneur » de l'ouvrage de l'écrivain André Lucrèce intitulé Frantz Fanon et les Antilles, l'empreinte d'une pensée, repose la question de la réappropriation par les Antillais aujourd'hui de l'oeuvre de cet immense écrivain.

D'autant que replacer les choses dans leur contexte historique, nous restituer Frantz Fanon dans ses rapports avec la Martinique n'empêche nullement d'ouvrir le chemin beaucoup plus large de la connaissance de Frantz Fanon, médecin psychiatre, ou celui de Frantz Fanon théoricien et acteur de la décolonisation.
Bien au contraire. En effet, tous ces itinéraires côtoient au passage et sans arrêt le point de départ ou d'arrivée de sa relation objectivement distancée, mais toujours si intiment liée à cette ile antillaise où il est né d'une famille aisée de Fort-de-France. L'époque est significative. C'est celle de ces années 50 si soumises à la frénésie assimilationniste aux Antilles.

André Lucrèce rend Fanon plus proche des Antilles à partir des éléments, souvent rectificatifs, qu'il apporte avec une précision inédite. Entre ceux relevant de la biographie personnelle de Frantz Fanon et les composantes de son milieu familial considéré dans le contexte sociétal martiniquais de l'entrée dans la départementalisation après 1946, il fallait éclaircir un certain nombre de points.

C'est sans doute là une des originalités du travail d'André Lucrèce d'avoir permis cette plus grande proximité. Pour autant, ce livre n'est pas une biographie. Il traite non seulement du rapport de Fanon aux Antilles, mais en outre, il approfondit et remet en perspective certaines thématiques majeures de la pensée de cet auteur, en montrant la pertinence encore très présente des apports de cet écrivain à la compréhension de la situation des sociétés antillaises contemporaines.
Le rapprochement de Fanon avec son milieu familial et social d'origine contribue à l'approche du personnage Fanon. Et ici, l'attention portée au personnage en tant que sujet singulier est grandement féconde.

L'exceptionnalité des épreuves vécues par Frantz Fanon, celle des réponses apportées au cours de sa vie d'homme et des témoignages connus de son histoire personnelle, illustrent de façon significative l'existence d'un homme absolument déterminé et lucide sur son époque et sur son milieu.

Pourquoi n'est-il pas revenu ?

Il est utile de comprendre en quoi d'abord la participation volontariste du jeune Fanon à la Deuxième guerre mondiale sur le front européen, puis les quelques mois vécus à son retour en Martinique, ensuite la découverte en tant que psychiatre de la condition asilaire des malades mentaux, ainsi que la confrontation au racisme au quotidien ont constitué pour lui de réelles et successives épreuves initiatiques.
Une des questions récurrentes, plusieurs fois posée par les intellectuels antillais est celle de savoir pourquoi Frantz Fanon n'est pas revenu en Martinique. Elle est restée longtemps sans réponse à la fois parce qu'il y avait ambigüité sur l'interprétation des faits expliquant les raisons du choix de Frantz Fanon et, sans doute aussi, inopportunité à chercher à les connaitre vraiment.

André Lucrèce nous en livre l'essentiel dans son livre. En fait, Frantz Fanon n'a jamais été loin des Antilles, par sa pensée qui incorporait la nécessité d'une vraie émancipation de ces pays. Aujourd'hui son oeuvre le rend toujours plus proche de nous et de tous les autres humains, surtout à un moment où il y a tant de damnés de la terre qui clament leur indignation de leur vie soumise aux exploitations extravagantes des puissances d'argent.

Aussi, devons nous entendre l'actualité des messages de Frantz Fanon : Il n'y a d'indignation féconde que dans l'engagement éthique et politique.

Louis-Félix Ozier-Lafontaine - socio-anthropologue

L'AUTRE BORD




L'AUTRE BORD est une pièce chorégraphique pour deux interprètes, Patricia Guannel (danse contemporaine) et Simone Lagrand (paroleuse issue du mouvement slam), accompagnées par le musicien - compositeur Jean-Marie Guyard et enlacées par la création vidéo de Yann Marquis. 


Patrick Servius - Chorégraphie
Patricia Guannel - Danse Contemporaine
Simone Lagrand - Texte et Parole 
Jean-Marie Guyard - Musique et Création Sonore
Yann Marquis - Création Vidéo
Viviane Givort-Vermignon - Création Lumière
Virginie Breger - Création Costumes


CONTACT DIFFUSION / Cie Le Rêve de la Soie / Balbine KARCHER
04 91 62 77 21 / cie.lerevedelasoie@wanadoo.fr / www.lerevedelasoie.com

La semaine artisanale*et culturelle du Mali à Montreuil ouvre ses portes Vendredi 18 Novembre à 18h30

M. Mohamed EL MOCTAR, Ministre de l’artisanat et du Tourisme du Mali et Mme Dominique VOYNET, Maire de Montreuil vous invite à la 7ème édition de « La semaine artisanale et culturelle du Mali à Montreuil ».
 
« La semaine artisanale et culturelle du Mali à Montreuil » se déroule du 18 au 20  novembre à la mairie de Montreuil. L’ouverture officielle sera présidée par M. le Ministre de l’artisanat et du tourisme Mohamed El Moctar en présence  de nombreuses personnalités le 18 novembre à la Mairie de Montreuil à partir de 18h30.
 
« La semaine artisanale et culturelle du Mali à Montreuil » est une rencontre organisée par le Ministère de l’Artisanat et du Tourisme avec le concours de la marie de Montreuil en collaboration avec l‘association des Maliens de Montreuil.

dimanche 13 novembre 2011

L'imposition de notre supériorité morale

"Quel est l'étrange tour d'esprit qui a pu nous convaincre que nous étions l'aboutissement ultime de l'humanité? Que nos valeurs et notre monde devaient s'imposer au reste de la planète ? Qu'a-t-il bien pu se passer pour que « laïcité » et « intégration » deviennent les euphémismes utilisés quotidiennement pour décrire l'oppression des identités, la négation de la différence et l'imposition de notre supériorité morale?" Baptiste Nicolino (in Minorités 12/11/11)

samedi 12 novembre 2011

L'automne paradoxal
















Nous vivons actuellement un automne paradoxal, car cette année l’automne ne s’est pas empreint de lui-même, il ne s’est pas habillé de sa grisaille coutumière, de ses pluies continuelles et de ses vents forts. L’automne semble tourner le dos à sa nature comme pour être en phase avec le désordre ambiant.

Les cieux automnaux ne crachinent, le vent ne soulève les feuilles mortes, elles ne ventoyent capricieusement, ne s’amassent ou ne montent en colonne comme pour imiter de petites tornades.

Je me souviens de naguère, le vent d’automne poussait les gens, donnait du balan ou freinait l’élan. Parfois, il n’était pas rare qu’il vole les foulards et les écharpes ou qu’un ventelet soulève les jupes.

En ce moment, je regarde à mon entour, le temps n’est pas à la froidure, pas réfrigératif, les peupliers ne dansent au contact du vent, ils sont droits, figés dans l’immobilité, l’automne nous offre des ciels clairs avec des nuages blancs ou bleus et une lumière presque estivale, les fleurs ne s’y sont pas trompées, certaines fleurissent.

Evariste Zephyrin

Franz Fanon : Cinquante ans après… Toujours présent


Riche actualité éditoriale de Frantz Fanon en cet automne du cinquantenaire de sa mort, le 6 décembre 1961. Outre la réédition de ses quatre livres, publiés de son vivant ou à titre posthume, six ouvrages viennent de paraître chez des éditeurs des trois pôles de son œuvre-vie, à savoir successivement les Antilles, la France et l’Algérie.

L’édition intégrale des quatre écrits de Fanon sous le titre Œuvres confère une pensée érigée en système par son premier éditeur, François Maspero, puis par son successeur, La Découverte, dans une identique collection prestigieuse, Les Cahiers Libres. Il s’agit d’une mise en perspective en vue de considérer désormais l’œuvre de Fanon dans son statut de globalité cohérente et non plus une réflexion éparse au gré des perceptions ou enjeux ou besoins des uns et des autres. Le philosophe camerounais Achille Mbambe, un des promoteurs du courant de pensée dit post-colonialisme amorcé depuis une vingtaine d’années, le souligne assez dans sa préface.  
Les Damnés de la terre est réédité par l’Enag, non pas dans l’excellente série «Anis», mais plutôt avec une couverture peu esthétique, sinon criarde. La suggestive introduction de Claudine Chaulet y est maintenue, mais pas la trop écrasante préface de Jean-Paul Sartre, intégrée initialement, alors que l’on sait qu’elle avait  disparu depuis 1968 à la demande de la veuve, Josie Fanon, et ce, suite à la prise de position pro-israélienne du philosophe français lors de la guerre des Six jours de juin 1967.
Au chapitre des ouvrages sur Fanon, signalons au préalable les actes du Colloque international organisé lors du second Festival panafricain en juillet 2009. Il est heureux qu’ils paraissent, contrairement à ceux du mémorable Symposium d’Alger d’avril 1987, le premier à être consacré à l’auteur de L’An V de la révolution algérienne en terre algérienne libérée. Nous y trouvons des écrits dans les trois langues d’intervention, à savoir par ordre numérique l’arabe (1), l’anglais (3) et le français (20).

Impossible de résumer sans trahir un magnifique ouvrage et ses précieuses contributions. Que l’on nous pardonne alors de ne citer que quelques noms de ses trois parties. En premier lieu, les témoignages d’Olivier Fanon, fils de Frantz, et de ses amis Pierre et Claudine Chaulet donnent une dimension humaine, n’excluant pas d’utiles informations. En second lieu, différentes lectures questionnent l’œuvre de Fanon. Citons «L’actualité de Fanon dans le monde d’aujourd’hui» d’Alice Cherki, nous plongeant dans un prolongement actuel de la pensée en pratique  d’un «classique de la décolonisation» bien trempé. Nabil Farès, dans un texte court mais dense, Avec Frantz Fanon : percevoir, écouter, écrire, dire l’humain ouvre des champs de lectures inouïes d’une œuvre encore presque terra incognita. En troisième et dernier lieu, «Actualité de Fanon», de multiples intervenants établissent l’inventaire de la pensée fanonienne en rapport avec le réel bouleversant d’aujourd’hui, sous toutes les latitudes et longitudes, sur tous les fronts de lutte, y compris l’interculturalité et le racisme ordinaire.      
S’illustrent particulièrement, en de nouvelles lectures, les propos de Mireille Fanon Mendès-France, fille du penseur, Saloua Boulbina et Djillali Sari. Voilà un ouvrage très complet dont une lecture attentive et serrée est nécessaire pour en tirer le plus grand profit. Il convient de donner ensuite une place particulière à Christiane Chaulet-Achour devenue, au fil des ans, une spécialiste reconnue de Fanon (Frantz Fanon, l’importun, Montpellier, Chèvrefeuille étoilée, 2004). Elle vient de coordonner deux volumes qui lui ont inspiré des idées de Fanon : un ouvrage, Fanon, figure du dépassement. Regards croisés sur l’esclavage, et un numéro spécial de la revue Algérie Littérature Action, intitulé «Frantz Fanon et l’Algérie, Mon Fanon à moi».
L’ouvrage ramène utilement à cette invention perverse de l’homme blanc occidental, le racisme et son corollaire, l’esclavage. Il donne à lire, dans ce sens, de stimulants articles centrés sur le texte fanonien en confrontation avec l’autre : Alice Cherki fait un parallèle entre les paroles de Fanon et de son illustre aîné Aimé Césaire. Marie Fremin laisse entrevoir de nombreux échos et résonances entre l’œuvre fanonienne et la loi Taubira (du nom de l’ancienne ministre française et député de Martinique) de 2001 reconnaissant l’esclavage comme «crime contre l’humanité», tandis que Brigitte Riera revient remarquablement sur l’unicité des  différents registres de l’écriture fanonienne. D’autres textes offrent d’inattendues perspectives : Sylvie Brodziak trouve au rap une lointaine prédication dans Peau noire, Masques Blancs, alors que ce même ouvrage constituerait une source référentielle du mouvement artistique outre-Atlantique dévalorisant l’homme noir. Sur un plan strictement littéraire, retenons les écrits de Achour-Chaulet sur les romancières antillaises au regard de Fanon et la lecture de Salah Ameziane du romancier Anouar Benmalek de L’Enfant du peuple ancien (Paris, Pauvert, 2000) dans l’optique fanonienne d’une histoire à décoloniser.
Quant au numéro spécial de la revue Algérie Littérature Action, sa coordinatrice l’a structuré en deux grandes périodes : Fanon d’hier (1961-2008) et Fanon d’aujourd’hui (2011). Cette originalité nous entraîne, au fil des textes, dans une découverte enrichissante de plusieurs facettes de Fanon «homme, citoyen, penseur et écrivain», écrit-elle en liminaire. En première partie, nous retrouvons de beaux textes connus mais difficiles d’accès de Césaire et Anna Greki, puis les interventions de Mohamed Salah Louanchi (inédite) et Mahfoud Boucebci (publiée) au Colloque d’Alger de 1987. S’en suivent deux personnalités incontournables, et à juste titre : un entretien avec Olivier Fanon dévoilant un vrai gentilhomme, et un témoignage vivant et émouvant d’Alice Cherki, collaboratrice fidèle du psychiatre à Blida-Joinville, puis à Tunis. En seconde partie, nous disposons de toute une panoplie de contributions : des analyses classiques mais percutantes de Fanon (Afifa Bererhi, Dalila Morsly, Hervé Sanson) ou revêtant son actualité mondiale (Dominique Le Boucher, El Djemhouria Slimani-Aït Saâda).
Sont disséminés des points de vue (Maïssa Bey, Aziz Chouaki, Souad Labbize, Bouba Tabti, Alek Baylee Toumi) et découvertes de Fanon (Amel et Soumia Ammar-Khodja, Yahia Belaskri, Arezki Metref, Victor Permal) dont certains ont les vertus du témoignage capital (Claudine et Pierre Chaulet, Amina Azza-Bekkat), sinon d’un hommage (Amin Khan), voire d’un moment confidentiel savoureux (Akram Belkaïd) ou poignant (Brigitte Riéra, Zohra Bouchentouf-Siagh, Leïla Sebbar). En définitive, ce recueil à la gloire de Fanon n’élude rien, tout en l’irradiant sinon l’éclairant de ses illustrateurs (Denis Martinez, Ali Silem) et de ses mots aux antipodes de la majorité des écrits et évocations compassées de quelques Algériens du passé. Il constitue donc un contretemps à leur historiographie et leur prude littérature politico-littéraire.
En Martinique où est publié Frantz Fanon et les Antilles ; L’empreinte d’une pensée, l’essai d’André Lucrèce, écrivain et critique littéraire natif de Fort-de-France comme Fanon, se veut une thèse inférant une appartenance strictement antillaise à l’auteur de Peau noire, Masque blanc, livre nourri essentiellement de son vécu dans l’île. Ce sujet rampant de réinscription de Fanon dans la réalité et la sensibilité locales est perpétuellement en débat chez les intellectuels antillais. Il est évident que le destin réfractaire de Fanon dérange encore et est objet, çà et là, d’une chape de plomb injustifiée. Si la nomenklatura des dirigeants révolutionnaires algériens, de son époque, était dérangée par ses origines, son anticonformisme solitaire et sa liberté de ton, il n’en demeure pas moins que les desiderata des Martiniquais d’hier à se réapproprier aujourd’hui Fanon (jusqu’au transfert de sa dépouille), ne peuvent se concevoir hors le domaine de la sentimentalité expectative. Il nous semble que le célèbre poème fraternel d’Aimé Césaire, repris dans le livre, constitue une représentation devant légitimer cette vieille revendication autant politique qu’affective.
Enfin, nous disposons aujourd’hui d’une troisième biographie de Fanon, après celles novatrices d’Irène Gendzier (Paris, Seuil, 1976, traduite de l’anglais) et surtout d’Alice Cherki qui vient de faire l’objet d’une réédition attendue eu égard à son succès de librairie et à son apport à la réception de Fanon en Algérie indépendante (Paris, Seuil, 2000 et 2011 ; Alger, 2009). Intitulée simplement Frantz Fanon, une vie, cette nouvelle biographie est due au traductologue anglais David Macey (1946-2011) dont la réputation est grande tant il a traduit des œuvres majeures de l'anglais au français et inversement. Fasciné par son sujet, il a écrit un passionnant récit sans hagiographie, ce qui constitue un véritable tour de force. En douze chapitres, l’auteur offre une reconstitution minutieuse d’une vie et d’une œuvre, éclairée de nombreuses informations inédites, ponctuée de réflexions audacieuses pour la compréhension fanonienne et, enfin, enrichie par l’histoire des idées et faits socioculturels. Gageons que son ouvrage, au croisement de la biographie, de l’histoire et de la philosophie politique, fera date.
Nous ne pouvons pas occulter aussi une sorte d’essai intellectuel de Matthieu Renault, Frantz Fanon, de l’anticolonialisme à la critique postcoloniale. C’est le condensé d’une thèse ardue de philosophie, car il est fréquent d’approcher Fanon sur le plan de la construction d’un système philosophique au niveau la doxa universitaire européenne.
L’auteur insiste sur une pensée datée historiquement (le «météore» Fanon, intellectuel d’un contexte précis) tout en soulignant qu’il convient de redécouvrir et non plus de réinventer le penseur comme en études postcoloniales anglo-saxonnes. «Sur Fanon, tout est encore à dire», conclut-il.  Au terme de cette présentation rapide, que dire de plus sinon qu’on n’en a pas fini avec Frantz Fanon et personne ne peut le nier. Alors, puisse l’université algérienne réinscrire dans ses programmes le savoir engagé de cet auteur efficacement présent, un de ceux qui, envers et presque contre nous, ont influencé la pensée de XXe siècle et a contribué, avec d’autres, à conceptualiser quelque peu l’Algérie algérienne !   

Ouvrages sur Fanon publiés en 2011* :

- Frantz Fanon, Œuvres, Paris, La Découverte (collection Cahiers libres), octobre 2011, 884 p. Préface de Achille Mbambe.
- Frantz Fanon, Les Damnés de la terre, Alger, Enag, septembre 2011,388 p. Présentation de Claudine Chaulet.
- Christiane Chaulet-Achour (sous la direction de), Frantz Fanon, figure du dépassement, Regards croisés sur l’esclavage,  université de Cergy-Pontoise et Amiens, Encrage Edition (collection Centre de recherche textes et francophonies), septembre 2011, 147 p.
- Christiane Chaulet-Achour (sous la direction de), Frantz Fanon et l’Algérie. Mon Fanon à moi, Paris, Algérie Littérature / Action, n° 153-156, septembre-décembre 2011,153 p
- Alice Cherki, Frantz Fanon, portrait, Paris, Seuil, 2000 et janvier 2011 ; Alger,ministère de la Culture-Mille Feuilles, 2009.
- Mustapha Haddab (sous la direction de), Actes du Colloque international Frantz Fanon- Alger, 7-8 juillet 2009, Alger, Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques, septembre 2011, 294 p + cahier photos.
- André Lucrèce, Frantz Fanon et les Antilles, L’empreinte d’une pensée, Fort-de-France, Le Teneur, septembre 2011, 166 p.
- David Macey, Frantz Fanon. Une vie, Paris, La Découverte (collection Cahiers libres), octobre  2011, 550 p. Traduit de l’anglais par  Christophe Jaquet et Marc Saint-Upéry (Londres, Paperback, 2000 et 2011).
- Matthieu Renault, Frantz Fanon, de l’anticolonialisme à la critique postcoloniale, Paris, Editions Amsterdam, octobre 2011, 224 p.
*Par ordre alphabétique des auteurs 

dimanche 6 novembre 2011

Frantz Fanon, la colère vive



Sur le colonialisme, sur les conséquences humaines de la colonisation et du racisme, le livre essentiel est un livre de Fanon : Peau noire, masques blancs. Sur la décolonisation, ses aspects et ses problèmes, le livre essentiel est un livre de Fanon : Les Damnés de la terre. Toujours, partout, la même lucidité, la même force, la même intrépidité dans l'analyse, le même esprit de "scandale démystificateur"." Cet hommage d'Aimé Césaire dit assez la place qu'occupeFrantz Fanon (1925-1961) dans la conscience universelle. Dans le panthéon révolutionnaire qui s'élabore dès le milieu des années 1950, Fanon se situe clairement aux côtés d'Ho Chi Minh, de Che Guevara et des autres grandes figures du monde nouveau. Les Damnés de la terre (Maspero, 1961) ont été, et sont encore, la Bible des mouvements tiers-mondistes.

Mais Frantz Fanon gêne, aujourd'hui comme hier. En décembre 1961, quand la nouvelle de son décès parvint à Paris, la police commença à saisir les exemplaires des Damnés de la terre, qui "menaçaient la sécurité de l'Etat". Les écrits de Fanon scandalisaient la droite et donnaient mauvaise conscience à la gauche, pas toujours très claire sur la question de l'indépendance algérienne. A la Martinique, la -terre où il vit le jour, Fanon dérange également. Certes, une avenue porte son nom à Fort-de-France, mais dans cette colonie, qui a choisi la voie de l'"assimilation", et qui est devenue département français, Fanon suscite le malaise. Lui, il est allé jusqu'au bout du combat de libération nationale, et il a défendu, sur le sol même de l'Algérie, la cause de l'indépendance. A la Martinique, on a plus ou moins renoncé à cette idée, non sans remords parfois. Du coup, face à Fanon, on est embarrassé. On préfère l'oublier. Et en Algérie ? En toute logique, il devrait être là-bas un héros national, lui qui fut un cadre du FLN. Mais le nationalisme algérien se définit comme arabo-islamique, et il est très difficile d'y inclure en bonne place un homme noir, étranger, qui plus est agnostique. Bref, personne ne sait s'il faut voir en Fanon un "Martiniquais", un "Français", un "Algérien", un "Africain", un "Noir" ; personne ne peut, ou ne veut, tout à fait se l'approprier. Serait-il donc lui-même un "damné" ?

Cinquante ans après la mort de Fanon, plusieurs ouvrages paraissent pour évoquer sa mémoire, son héritage, son devenir peut-être - le nôtre aussi ? La biographie importante de l'Américain David Macey (mort le 7 octobre), Frantz Fanon. Une vie, que les éditions La Découverte ont traduite en français livre les résultats d'une recherche riche, fouillée, minutieuse, et laisse passer un souffle épique, qui transporte le lecteur de la Martinique à l'Algérie, en passant par la Tunisie, la France et le Ghana. Du combat contre le nazisme à celui contre le colonialisme, les deux grandes tragédies du XXe siècle. Psychiatre, combattant, théoricien, Fanon y apparaît pour ce qu'il est : un contemporain capital. A La Découverte encore, on publie un autre ouvrage, en tous points remarquable. Frère du précédent, avec une couverture qui arbore le même portrait, ce livre rassemble, sur papier bible quasiment (il fallait au moins cela...), les oeuvres complètes de Frantz Fanon, avec une préface de l'historien Achille Mbembe et une introduction de la philosophe Magali Bessone.
La page de la colonisation ayant été tournée, Fanon, dit-on parfois en France, serait un auteur dépassé. Vraiment ? Quelle lumière crue jette pourtant son oeuvre sur nos débats contemporains ! Sur la question du voile, par exemple, il n'est que delire L'An V de la révolution algérienne (1959). A mi-chemin entre l'enquête ethnographique, le reportage de guerre et le traité politique, ce livre hallucinant donne à comprendre mieux que tout autre ce que fut l'Algérie de ces "années de braise". Entre autres choses, Fanon met en évidence la "rage" des colons à vouloirdévoiler les Algériennes, des colons mus à la fois par des pulsions érotiques et par des mobiles politiques. En effet, le programme colonialiste entend mobiliser contre les hommes algériens les femmes indigènes, encouragées, sous le couvert de l'émancipation, à s'enrôler en faveur de l'Algérie française. "A chaque kilo de semoule distribué correspond une dose d'indignation contre le voile et la claustration", écrit Fanon. Des campagnes d'occidentalisation de la femme algérienne sont organisées : "Des domestiques menacées de renvoi, de pauvres femmes arrachées de leur foyer, des prostituées sont conduites sur la place publique et symboliquement dévoilées aux cris de "Vive l'Algérie française !"." Et si Fanon tend à minimiser le fait de la domination sexiste subie par les femmes voilées d'hier, concernant celles d'aujourd'hui, comment ne pas voir, dans certaines positions extrêmes sur la laïcité, à l'extrême droite et au-delà, les rémanences d'une domination post-coloniale ?
Sur la question noire aussi, Frantz Fanon, quelle lucidité ! Pendant longtemps en France, on a voulu ignorer le sujet. Après les grandes heures de la "négritude", cela semblait hors de propos. En 2004, je travaillais avec des amis militants sur la question des discriminations, et j'avais proposé qu'on utilise le mot "noir". Sans détour.
Cela avait inquiété au début : la crainte du qu'en-dira-t-on. Mais j'avais cité Fanon, Césaire, et nous avions franchi le Rubicon. C'est ainsi que fut lancé le CRAN, le Conseil représentatif des associations noires. Nous faisions nôtres les analyses de Fanon. Quand il évoque le désir de "lactification" de certaines femmes noires, qui aujourd'hui encore, prennent des produits pour se blanchir la peau, au péril de leur santé, au péril de leur vie. Quand il évoque "le Nègre, esclave de son infériorité, le Blanc esclave de sa supériorité (qui) se comportent tous deux selon une ligne d'orientation névrotique". Quand il évoque, enfin, l'expérience du Noir, être-pour-autrui, expérience assez semblable en somme à celle du juif, comme l'analyse Jean-Paul Sartre. Le professeur de philosophie de Fanon lui dit un jour : "Quand vous entendez dire du mal des juifs, dressez l'oreille, on parle de vous."
Une pensée toujours mobile
Actualité de Frantz Fanon encore, lorsqu'il évoque les "damnés de la terre", et que nous voyons, ici et là, les "indignés" du monde, du Nord et du Sud, de Wall Street à la Puerta del Sol. Dans son livre Frantz Fanon. De l'anticolonialisme à la critique postcoloniale, le philosophe Matthieu Renault a raison de dire que la réflexion de Fanon est une "théorie voyageuse". Car il s'agit moins pour nous, aujourd'hui, de resituer son origine, son histoire ou sa "vérité", que de suivre les chemins d'une pensée toujours mobile, qui nous invite à des déplacements, plutôt qu'à des dépassements. Une pensée qui, commentée par les philosophes Jean-Paul Sartre,Hannah ArendtEdward SaïdHomi BhabhaCharles TaylorJudith Butler, et tant d'autres, constitue un carrefour important de notre modernité intellectuelle et politique.
Frantz Fanon et les Antilles, indique le titre de l'ouvrage stimulant du sociologue André Lucrèce, qui situe le penseur, à juste titre, dans son contexte caribéen. Oui, mais aujourd'hui, Frantz Fanon est l'auteur d'un Tout-Monde, pour reprendre la formule de Glissant, qui appelle à l'insurrection.
On lit Fanon, on prend son crayon, on commence à souligner les passages mémorables, on vibre, on bout, puis on arrête. C'est tout le livre qu'il faudraitsouligner...

FRANTZ FANON, UNE VIE de David Macey. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) parChristophe Jaquet et Marc Saint-Upéry. La Découverte, 598 p., 28 €.
ŒUVRES de Frantz Fanon. Préface d'Achille Mbembe, La Découverte, 884 p., 27 €.
FRANTZ FANON. DE L'ANTICOLONIALISME À LA CRITIQUE POSTCOLONIALE de Matthieu Renault. Ed. Amsterdam, 224 p., 14 €.
FRANTZ FANON ET LES ANTILLES d'André Lucrèce. Ed. Le Teneur, 166 p., 20 €.
Louis-Georges Tin


mercredi 2 novembre 2011

APTOM - INVITATION PLUME ANTILLAISE ET D'AILLEURS 2011

Madame, Monsieur,
L'APTOM (Association du Personnel de La Poste et de France Télécom originaire des départements d'Outre-Mer) organise depuis 8 ans un forum  littéraire ouvert à tous,

"LA PLUME ANTILLAISE ET D’AILLEURS" consacré à la découverte des œuvres des écrivains antillais, réunionnais, guyanais et d'ailleurs.

L'objectif premier est de promouvoir les auteurs, de susciter l'envie de lire et d'écrire pour  tous les participants.

Ce rendez-vous annuel est une opportunité de rencontres, d'enrichissement mutuel !

Les auteurs qui en font la demande peuvent bénéficier d'un stand gratuit pour dédicacer leurs œuvres auprès de nos adhérents et du public.

La Plume Antillaise et d’Ailleurs 2011 aura lieu le :
Samedi 19 Novembre 2011 à 14 Heures
à L’Ecole Nationale Supérieure des Télécommunications
49 Rue Vergniaud 75013 PARIS
Métro : ligne 6, station Corvisart – Bus : ligne 62, arrêt Vergniaud

Le forum se déroulera en deux temps :

            1) Présentation par les auteurs de leur sélection d'ouvrages et lectures en amphithéâtre de  morceaux choisis (poèmes, contes, théâtres, romans, BD, ...)

            2) Rencontre-dédicace entre les écrivains et le public dans une salle dédiée.

                 Un cocktail clôturera cette manifestation littéraire.

Contact :       Micheline LEZIN

                       APTOM  8 Rue Brillat Savarin 75013 PARIS
                       06 80 13 72 97 / aptom.dom@wanadoo.fr  

AFRO CARAIBE FILMS FESTIVAL DE PARIS 1ère Edition

Le Comité d'Organisation du 10 Mai vous invite à participer à la première édition du Festival du film AFRO-CARIBÉEN , du 03 au 06 novembre 2011 à l'espace "Jean DAME" 17, rue Léopold Bellan 75002 Paris M° Sentier.


Durant ce festival une vingtaine de films seront programmés et pour clôturer cet évènement, une table ronde intitulée "Afrique - Caraïbe face à face" (Qu'est ce qui les lie? Qu'est ce qui les sépare? Y a t-il un malaise?). Un thème qui suscite des échanges et permettra de débattre pour trouver des solutions.


Carte PASS à 10€ qui vous donne le droit d'assister à toutes les séances de projection durant le festival.



INVITATION à réserver pour la soirée d'ouverture le 03 novembre et la journée de clôture le 06 novembre .


Pour des raisons de place limitées, nous vous invitons à prendre votre réservation en téléphonant au: 01 47 63 74 00 ou en envoyant vos coordonnées à:vision.plurielle@yahoo.fr


Info programme: www.vision-plurielle.com
Info C-O10MAI: lubintheo.blogspot.com

CARNAVAL . D'où vient exactement " le Touloulou " ?

Auteur d'un ouvrage sur le carnaval il y a une dizaine d'années, Aline Belfort a travaillé plus récemment sur l'origine du toulo...